Assemblée générale de l’association

L’association de Défense et de Promotion du site de l’ancien Lycée Tabarly a tenu sa première assemblée générale ordinaire le vendredi 19 janvier à la salle de l’ancienne mairie annexe de La Chaume. Elle y a présenté ses rapports moral et financier ainsi que ses projets pour 2018.

 

Pourquoi créer une association ?

Les habitants de la rue du Moulin ont appris que la Région des Pays de la Loire, propriétaire du foncier et des bâtiments de l’ancien lycée Tabarly du quartier de La Chaume, aux Sables d’Olonne, avaient mis le site en vente.

 

La Région avait dans un premier temps pris contact avec un promoteur (Lamotte) dont le projet d’aménagement s’est vu refuser par la ville. Un de ses représentants a indiqué (dans un article de Ouest-France) que de multiples échanges avaient eu lieu ensuite entre la Ville des Sables et un second promoteur, le groupe Réalités promotion. La Ville a semble-t-il donné son accord à ce promoteur sur la base d’un projet qu’elle avait élaboré, projet inconnu des Sablais puisqu’il n’a fait l’objet d’aucune délibération ni d’une quelconque information publique.

 

Ayant en mémoire l’expérience malheureuse du remplacement de l’ancien Super U par un ensemble immobilier, un groupe de Chaumois a décidé de se constituer en association pour éviter de répéter les erreurs du passé et être à même de lancer une réflexion citoyenne autour de l’aménagement de cet espace d’un hectare, le dernier disponible à La Chaume.

 

Il faut rappeler en effet que l’immeuble construit sur l’emplacement de l’ancien Super U a annihilé la possibilité de création d’un espace de convivialité qui aurait pu se concevoir en concertation avec la population des Sables. Preuve que l’opération a été mal pensée, les appartements ne sont pas tous vendus à ce jour et les espaces dévolus à une activité commerciale restent toujours inoccupés.


La création d’une association permettait ensuite de s’organiser collectivement pour exiger de la mairie qu’elle respecte la loi. En effet, toute opération d’ensemble (autrement dit, constituée d’habitations associées à des équipements à usage public) doit obligatoirement faire l’objet d’une concertation préalable avec la population. Ce qui n’a pas été le cas puisqu’une transaction de gré à gré était sur le point de se conclure entre la Région (via une délibération de la commission permanente en date du 29 septembre 2017) et un promoteur privé, et ce sans qu’aucun Sablais n’en ait été informé, sans qu’aucune mise en concurrence n’ait été organisée, et par-dessus le marché à un prix dérisoire (140 euros/m²).


Les actions de l’association
Informer
Le premier objectif de l’association a été d’informer la population sablaise autour des enjeux liés à la vente du site. Il s’agit en effet de préserver l’intégrité et la personnalité de La Chaume, ce qui implique de laisser à la commune, et non aux opérateurs privés, la maîtrise de l’aménagement de son territoire. Ainsi, ce que nous défendons avec force, c’est que la population sablaise doit être associée à la prise de décision concernant l’avenir de cet espace important au cœur de la Chaume.

 

D’autre part, tout projet doit tenir compte des caractéristiques de ce quartier dont les rues sont étroites et la circulation et le stationnement difficiles. Autre enjeu à prendre en compte, celui de la densité très élevée d’habitation à La Chaume où on trouve peu d’espaces verts.


L’association a donc créé un site internet et une page Facebook afin de donner le maximum de visibilité à son action. La rédaction et la diffusion d’un document d’information de 4 pages lui a permis de préciser les enjeux, ses objectifs et sa stratégie.


Impliquer
Nous avons également lancé une pétition auprès de la population des Sables pour obtenir de la municipalité des Sables qu’elle se porte acquéreur du site afin qu’un projet d’aménagement puisse être débattu et approuvé par la population. Cette acquisition peut encore être réalisée, soit en préemptant directement le site après annulation de la vente au promoteur, soit en faisant intervenir l’Etablissement public foncier (EPF) qui peut acheter le site pour le compte de la commune et le tenir à sa disposition aussi longtemps que nécessaire.

 

Dans cette même pétition, nous demandons également que soient réalisés une place comprenant un espace vert entouré de maisons « style pêcheur » à 1 étage maximum s’intégrant parfaitement dans le contexte existant, ainsi qu’un parking souterrain : un tel projet aurait l’avantage de respecter notre patrimoine, de financer l’achat du terrain et des travaux par la construction d’une vingtaine de maisons maximum et de permettre aux nouveaux habitants ainsi qu’aux riverains de pouvoir stationner. Mais ce ne sont bien sûr que des propositions parmi d’autres.


Cette pétition a d’ores et déjà été signée par 441 personnes provenant de l’ensemble des Olonnes, preuve si besoin était que le sujet intéresse bien au-delà de La Chaume et qu’il s’agit bien d’un enjeu d’urbanisme intéressant tout le territoire des Olonnes.

 

D’ailleurs, cet intérêt s’est manifesté au travers du succès du sondage lancé dans la foulée par le Journal des Sables. Ce sondage a obtenu plus de 600 réponses et propositions. Au travers de ces propositions, les habitants réclament globalement un faible taux de logements et une large place faite aux espaces verts et aménagements collectifs.


Rencontrer la population
Afin de populariser davantage la pétition, nous avons tenu un stand plusieurs dimanches d’affilée devant le marché de La Chaume, ce qui nous a permis de mieux faire connaître l’association qui compte aujourd’hui 173 adhérents.


Négocier
Enfin, nous avons pu rencontrer les protagonistes de l’affaire lors d’une réunion d’information organisée à l’hôtel de ville. Les échanges que nous avons eus avec les élus municipaux n’ont malheureusement pas contribué à nous rassurer tant la municipalité a donné l’impression qu’elle préférait laisser la main aux intérêts privés.


Les actions à mettre en place pour l’année 2018
Continuer d’informer
Bien sûr, nous continuons d’informer en temps réel nos adhérents en même temps que nous portons l’évolution du dossier à la connaissance des habitants des Olonnes qui, je le rappelle, feront tous partie de la même commune des Sables d’Olonne dès le 1er janvier 2019. Ainsi, nous mettons à jour en permanence notre site internet dont les articles nouveaux sont répercutés aussitôt sur notre page Facebook.


Contester la vente à un opérateur privé
Etant donné que la commission permanente de la Région a validé le principe de la vente du site au promoteur nantais Réalités, nous allons demander l'annulation de la délibération de la commission permanente autorisant la vente au groupe Réalités sous la forme d’un recours devant le tribunal administratif de Nantes.


Bien évidemment, l’association ne mène pas un combat contre Réalités promotion ou tout autre promoteur qui ont parfaitement le droit de mener leur activité à leur guise. Ce que nous contestons, c’est l’opacité de cette transaction qui concerne un vaste domaine public. Nous estimons en effet que la ville doit être partie prenante dans ce dossier, soit comme je l’ai dit tout à l’heure en rachetant directement le site pour un prix qui est largement dans ses moyens, soit en le faisant acquérir par l’Etablissement public foncier, donc sans grever son budget dans un premier temps. C’est en effet la vocation de l’EPF Vendée que de « réaliser ou faire réaliser les acquisitions foncières et les opérations immobilières et foncières de nature à faciliter l’aménagement ultérieur des terrain ».


Dans l’hypothèse où la municipalité refuserait de faire ce que nous estimons être son devoir, les adhérents de l’association pourraient se porter acquéreurs du site.


Convaincre la municipalité de prendre toute sa part
Pour autant, nous ne désespérons pas de convaincre la municipalité de s’impliquer dans ce dossier et d’organiser une concertation à l’échelle des Olonnes. Parmi les suggestions répertoriées aussi bien dans les réponses à notre pétition que dans le sondage du Journal des Sables, de nombreux habitants de l’agglomération ont demandé à ce que soient réalisés des logements accessibles aux familles à revenus modestes. Si elle devenait propriétaire, la mairie pourrait édicter un cahier des charges qui tiendrait compte de ce besoin.


Conclusion
Vous l’avez compris, l’année 2018 sera décisive s’agissant de l’avenir du site de l’ancien lycée Tabarly. Nous espérons que le bon sens et l’intérêt des habitants de l’agglomération l’emporteront sur toute autre considération. Et nous avons toute confiance dans la créativité des Olonnais fédérés par une municipalité engagée à ses côtés pour imaginer un aménagement à la fois intelligent et utile qui tienne compte des particularités de ce quartier de la ville.


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Délibération commission permanente 29_09
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