Site Tabarly : une réunion publique sans élu municipal et surveillée par un huissier !

La municipalité des Sables d’Olonne avait invité les associations et habitants de La Chaume à une réunion de « concertation » avec le promoteur Réalités sur le réaménagement du site pour le lundi 12 février à la mairie annexe. Une réunion très étrange en réalité car surveillée par un huissier. Quant à la municipalité, censée signer in fine le permis de construire, elle n’a pas cru bon d’y être représentée !


La réunion se voulait « de concertation », mais ce dont il a été question était un projet très abouti qui a fait l’objet d’un compromis de vente avec la Région en date du 17 novembre dernier. Or, depuis cette date, aucune réunion publique n’avait été organisée par la mairie qui n’a diffusé depuis 3 mois aucune information sur le sujet, pas même en conseil municipal. C’est donc la veille de la date limite de validation du certificat d’urbanisme opérationnel (contenant tous les détails du projet) par le service d’urbanisme de la mairie, qu’un simulacre de concertation a été organisé.


Le promoteur, craignant sans doute des débordements, a informé l’assistance qu’il s’était adjoint les services d’un huissier devant s’assurer que les questions porteraient sur le contenu du projet et non sur les conditions dans lesquelles il avait été mené. Cet acte de défiance à l’égard des Sablais présents ne les a toutefois pas empêchés de parler, y compris l’association de défense et de promotion du site de l’ancien lycée Tabarly, accusée par le promoteur de diffuser des mensonges (lesquels ? nous n’avons pas eu de précisions) sur son site internet.


S’il s’agissait de la révélation concernant la présence dans le compromis de vente des quatre parcelles non déclassées par les Sables et donc interdites à la vente à un privé, le promoteur a en tout cas reçu le message puisque ces parcelles ne figuraient plus dans le projet présenté hier.


Le hic, et comme l’a révélé un conseiller régional présent à la réunion, ancien adjoint à l’urbanisme de Clisson, c’est que même les terrains appartenant à la Région n’ont pas été déclassés. Nous avons eu copie d’un projet de délibération (fixée au 16 février) de la commission permanente tendant à déclasser les parcelles. Le même conseiller régional s’est déclaré très étonné des conditions dans lesquelles la vente avait eu lieu.


En résumé, un promoteur a pu signer un compromis de vente pour un site public de 1 ha au prix dérisoire de 140 €/m² sans qu’aucune des parcelles n’ait été déclassée. Il a pu ensuite élaborer un projet dont les Sablais n’ont eu connaissance qu’au moment (le 12 février 2018) où il était complètement bouclé, et ce sans que la mairie n’ait jamais manifesté l’intention de préempter ce site au prix imbattable.


Quoi qu’il en soit, il appartient maintenant au Tribunal administratif, saisi par l’association, de se prononcer sur la régularité du dossier.


Le site "Le reporter sablais" a assisté à la réunion. Pour connaître son analyse, cliquer ici.


La page Facebook Les Grands Sables info a consacré un article au dossier Tabarly le 12 février. Nous citerons les deux dernières phrases qui nous ont fait plaisir : "Une fois de plus ce sera aux Chaumois de défendre cette terre qui leur est si chère avec leur âme et leur force !
On trouvera aussi ridicule de lancer quelques appels au peuple pour qu’il se prononce, de la part de la ville alors que les jeux sont faits. Seule l’association qui s’est constituée pour toutes les Chaumoises et les Chaumois sur le site de l’ancien lycée Tabarly peut encore sauver la situation et remercions la pour son action.".