Le site de l’ancien lycée Tabarly est convoité par le promoteur immobilier Réalités dont on connaît désormais le projet qu’il compte y implanter. Projet que, soit dit en passant, conteste toujours l’association de défense et de promotion du site. Mais un autre promoteur, Lamotte constructeur, avait déjà été sur les rangs, et son projet avait été rejeté sans ménagement en septembre 2017…
Trois raisons avancées par la municipalité des Sables sont dignes d’intérêt car elles auraient pu justifier le même refus concernant le projet de Réalités promotions.
Première anomalie : un promoteur est évincé et un autre acquiert les faveurs de la municipalité sans qu’aucune mise en concurrence n’ait été effectuée, sans que le conseil municipal n’ait eu
son mot à dire. Mais entrons dans détail.
Le refus du permis de construire adressé à Lamotte constructeur le 25 septembre 2017 est notamment motivé ainsi : « Vu le courrier en date du 8 septembre 2017 par lequel le
pétitionnaire [le promoteur. NDLR.] est informé que la Ville des Sables d’Olonne ne l’autorise pas à déposer une demande d’autorisation d’urbanisme sur le foncier lui
appartenant, (…) » Or, le projet de Réalités promotions, présenté au public le 10 juillet dernier, intègre la parcelle 457 du cadastre des Sables, toujours propriété de la ville
puisqu’il s’agit du parking du gymnase. Deux poids, deux mesures…
Ailleurs, le refus du permis de construire de Lamotte est motivé en « considérant que le projet prévoit une desserte des logements par la rue de la Forge ». Or, le nouveau projet prévoit lui
aussi une desserte par la rue de la Forge et ne semble pas avoir indisposé la mairie. Deux poids, deux mesures…
Enfin, le dernier paragraphe du courrier de refus stipule : « Considérant que le gabarit de la rue de la Forge (voie très étroite et à double sens) ne permet pas, en termes de
sécurité, un flux de circulation supplémentaire, et que dans ces conditions, le projet est de nature à porter atteinte à la sécurité publique (…) ». A notre connaissance, la rue de
la Forge n’a pas été élargie depuis… Et le nouveau projet présente exactement les mêmes inconvénients mais a l’aval de la municipalité. Deux poids, deux
mesures…
« Des maisons à des prix accessibles. » Ah bon ?...
Le prix moyen du m² n’avait pas été discuté à propos du projet Lamotte. En revanche, il l’est avec le projet Réalités. Le promoteur avait avancé lui-même le chiffre de 4 400 €/m² et a même
évoqué le chiffre de 4 500 €/m² lors de la réunion du 10 juillet. Là encore, pas de réaction de la municipalité.
Pourtant, le maire, Didier Gallot, pensait différemment le 31 mai 2017 lorsqu’il a répondu au Reporter sablais. Citons-le : « Nous allons poursuivre [l’implantation de logements sociaux. NDLR.] sur la zone de l’ancien lycée Tabarly à La Chaume. Pour l’instant, nous sommes en négociation [tiens, lors, d’un récent conseil municipal, le maire s’était dit étranger à toute négociation concernant Tabarly…] (…). En cas d’aboutissement, le terrain pourrait être aménagé avec des maisons à prix accessibles. (…) Il faut garder à l’esprit que la population des jeunes vendéens souhaite des maisons individuelles et non des immeubles collectifs. Ce fut l’erreur des précédentes équipes (sic !) (…). Mais les grands appartements à 400 000 €, ça ne fait venir personne, c’et trop cher, et ceux qui pouvaient les mettre — et ils n’étaient pas nombreux — partaient acheter dans les communes du rétro-littoral… »
Des propos oubliés apparemment car, à 4 500 €/m², ce ne sont certainement pas les jeunes Vendéens qui achèteront sur le site Tabarly… si par hasard le projet voit le jour, ce qu’à Dieu ne
plaise !...
